CONTEXTE

CONTEXTE

Dans ce monde « globalisé », la place laissée aux peuples noirs et originaires d’Afrique, les prive d’une part essentielle de leur spécificité. Coupés de leur passé, beaucoup d’entre eux ne se reconnaissent pas dans l’image qui leur est donnée d’eux-mêmes. Ils vivent comme des sujets dépouillés de leur identité.

Nous pensons donc nécessaire de revisiter et d’actualiser la compréhension de notre civilisation originaire avec un regard moderne.

La constitution de bases de données socio-anthropologiques sur nos sociétés traditionnelles est l’objectif principal de notre approche.

Le recueil des manifestations sociales traditionnelles actuelles que nous entreprenons est, nous l’espérons, l’amorce d’une démarche scientifique indispensable pour l’atteinte de cet objectif en vue de la connaissance identitaire recherchée.

L’oralité caractérise notre civilisation traditionnelle. La parole et les symboles étaient les outils de transmission des valeurs et donc de leur mémorisation au sein de nos sociétés.

Confrontée à l’environnement moderne cette caractéristique est aussi à la base des perditions dans le temps et dans l’espace des connaissances et des valeurs établies par et pour l’individu vivant au sein de nos sociétés.

Par conséquent peut on affirmer son identité sans une mémoire de son passé originel ?

Notre civilisation étant celle de l’oralité nous nous proposons de recueillir les données sur nos traditions permettant d’examiner de façon significative :

  • l’organisation sociale, les techniques et structures d’encadrement de l’individu au sein de son groupe et de sa communauté ;
  • l’environnement social des individus dans nos sociétés traditionnelles ;
  • les techniques d’acquisition du savoir, sa conservation, sa transmission.

Nous sommes conscients que les manifestations aux quelles nous assistons aujourd’hui sont, pour le moins, fortement imprégnées par le vécu de nos sociétés à travers des évènements qui ont durablement marquées l’évolution du cadre de vie de ses membres (traite négrière, colonisation, néocolonialisme, mondialisation).

L’histoire présente est influencée par l’urbanisation des nouvelles générations.

Vu la diversité des établissements des peuples noirs sur les grands espaces de ce continent, les formes prises par les symboles de communication propres à l’oralité, sont influencées par les particularités des espaces géographiques et environnementaux.

De ce fait elles comportent beaucoup de nuances pour ne pas dire de singularités, bien que les valeurs établies reposent sur les mêmes bases morales.

Toutes ces formes appartiennent au domaine de l’oralité et la connaissance de cette civilisation nécessite l’étude de ces formes qui sont donc nombreuses et variées.

C’est pourquoi la démarche que nous entreprenons ci-après ne concerne que les manifestations recueillies dans notre pays le Bénin et n’a aucune autre prétention que d’espérer initier une approche reprise et améliorée pour une vue d’ensemble de la Civilisation Originelle telle qu’édifiée dans ce continent par le Peuple Noir.

Aussi nous nous devons de redécouvrir notre civilisation pour nous mêmes d’abord et afin d’ajouter notre Histoire appréhendée par nous-mêmes à l’Histoire de l’Humanité.

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